PHARAOH
ÉTOILE CÉLESTE de l'ANIMALITÉ
SURPLIS du SPHINX

Le personnage

Le personnage de Pharaoh fait son apparition dans l'OAV 3 du Meikai-hen, homonyme du chapitre du tome 23 du manga où il entre en scène : 伝説の聖闘士オルフェ ( Densetsu no Saint Orphée/Orphée, le Saint légendaire !). On le retrouve dans le tome 24, dans le chapitre dont le nom a été repris pour l'OAV 4 du Meikai-hen :
オルフェ 悲しき鎮魂歌 ( Orphée kanashiki chinkonka / Orphée, requiem tragique !).

Alors que Seiya et Shun tentent de régler le cas Cerbère dans la deuxième Prison, Pharaoh fait son entrée, tout empreint d'une assurance envers son compagnon à 3 têtes qui tend vers l'arrogance. Un instant surpris par la défaite de Cerbère, il décide de déployer son attaque contre les deux Bronze Saints. Les accords de sa harpe accomplissent leur oeuvre maléfique : nos deux héros ne parviennent pas à contrer la mélodie funèbre de Pharaoh. Pire, Seiya est à deux doigts de devenir fou en voyant son coeur se déloger de sa cage thoracique à la suite de la cérémonie de la psychostasie initiée par le Spectre. Pharaoh est alors interrompu par Orphée, qui lui demande la faveur de s'occuper des deux Saints.
Sous les yeux du Spectre, le Saint de la Lyre attaque Seiya et Shun, puis les emmène dans le champ de fleurs où repose sa compagne Eurydice. Toutefois, Pharaoh reste méfiant à l'égard du Silver Saint et épie les protecteurs d'Athéna. Il signale sa présence en reproduisant les reflets qui avaient conduit Orphée à commettre l'irréparable. C'est alors que la terrible vérité éclate : sur l'ordre de Pandore, Pharaoh n'est autre que le complice de la machination ayant conduit Orphée à perdre définitivement Eurydice. Il avait accepté cette mission avec d'autant plus de motivation qu'il jalouse le talent d'Orphée. Bien mal lui prit de dévoiler cette histoire car Orphée décide de se ranger définitivement du côté des protecteurs d'Athéna et promet la mort à Pharaoh.
Dans un duel dantesque engagé entre les deux musiciens, Pharaoh semble avoir pris l'avantage en parvenant à rompre une corde de la lyre d'Orphée... avant qu'Orphée ne se ressaisisse dans un accès de volonté digne du Saint qu'il est : dans un même mouvement, il parvient à retendre sa corde avec les dents. Pharaoh est terrassé par le Stringer Nocturn, non sans avoir reconnu dans son dernier souffle la supériorité de la mélodie de son adversaire.

Son nom

Son nom fait référence au titre donné aux rois de l'Égypte antique depuis la XVIIIème dynastie.

Il proviendrait de la locution Pr-Aa, qui signifierait "Grande Maison" comme tendrait à le prouver la retranscription
en hiéroglyphes du titre représentée ci-contre.
Le titre s'écrit
פַּרְעֹה en hébreu et فرعون en arabe. Pharaoh est la transcription anglophone de ce titre.
 

Le choix du nom tombe sous le sens pour le Spectre du Sphinx. D'ailleurs, on trouve de nombreux attributs royaux
sur le personnage :
- il arbore en diadème un uræus : l'uræus est généralement constitué de l'apposition de la déesse cobra Oudjât et la déesse vautour Nekhâbit (même si le cobra seul est une représentation très fréquente), afin de symboliser la royauté et la capacité de vivre au-delà de la mort (symbolisme dû aux mues successives des reptiles).
- la coiffure de Pharaoh est la coiffure royale par excellence, les Égyptiens allant jusqu'à se raser totalement la tête afin d'arborer un postiche qui adopte cette coiffure.
- ses yeux de chat rappellent à quel point ces animaux étaient sacrés dans l'Égypte antique.
- son Surplis forme un pagne qui lui protègent totalement les parties sexuelles, à l'instar des pharaons.

De plus, Kurumada a pensé à doter le Spectre d'un instrument typiquement égyptien : la harpe arquée ou "benet" si on se fie aux hiéroglyphes accolés aux représentations antiques de cet instrument. Les origines de la harpe se situent en Asie mineure à l'époque des premières dynasties sumériennes. L'existence de harpes arquées élaborées, dès la première moitié du IIIème millénaire, laisse supposer que l'instrument avait déjà traversé une longue période de développement. La harpe arquée (au manche recourbé) est jouée horizontalement ou verticalement, parfois avec un plectre. Elle semble coexister à la même époque en Égypte pendant l'Ancien Empire et se développera par la suite durant le Moyen et le Nouvel Empire en une grande variété de formes aux proportions parfois imposantes. Pendant la Basse Époque, les manches, plus ou moins arqués, sont quelquefois ornés d'une tête sculptée à leur extrémité supérieure.
 











 

Son surplis

Le surplis de Pharaoh porte le nom de Sphinx.
"Sphinx" (
Σφινξ) est un mot d'origine grecque qui signifie "qui étrangle". Mais c'est chez les Assyriens, les Hittites, les Perses, les Phéniciens et bien sûr les Égyptiens que le concept de monstre gardien hybride animal/humain a fait son apparition. Chez les Égyptiens, les sphinx étaient les maîtres du secret, placés à l'entrée des sanctuaires funéraires pour en préserver les mystères et dissuader tout profane d'y pénétrer. Si la base d'un corps de lion pourvu d'ailes de faucon est commune, on trouve toutefois plusieurs types de sphinx:
- les androsphinx, à tête d'homme
- les criosphinx, à tête de bélier
- les hiérocéphales, à tête d'épervier
Gardien de tombeaux, il est donc tout à fait naturel de trouver un Spectre portant un tel Surplis dans le Meikai, qui plus est gardien d'une Prison !

 

 

 

 

A noter que ce monstre en a inspiré d'autres ; on citera notamment :
- les griffons, êtres solaires mi-lion, mi-aigle
- les chérubins, monstres tétramorphes des traditions bibliques qui sont la monture des anges (voire les Anges suprêmes eux-mêmes !). Ils sont constitués des 4 animaux sacrés : un corps de taureau, des ailes d'aigle, des pattes et une crinière de lion, une tête d'homme.
- la Sphinge, Sphinx féminin de la mythologie grecque, combattue et vaincue par OEdipe.

 

La plus célèbre des représentations de ce monstre reste bien sûr le Sphinx de Gizeh, gardiens des non moins fameuses grandes Pyramides de Kheops, Khephren, Mykérinos.  Avec ses 20 mètres de haut pour 6 mètres de larges et 52 mètres de long, le monument est impressionnant !
Les arabophones le nomment d'ailleurs Abu al-Hôl : le Père de la Terreur !


 

 

Son étoile
Le Spectre du Sphinx est le représentant de la 21ème des 72 étoiles terrestres parmi les 108 étoiles évoquées dans le roman chinois Shui Hu Zhuan ("Au bord de l'eau" en français, "Suikoden" en japonais, "The Water Margin" en anglais).
Cette étoile est désignée sous le nom de Chi-Jû-Sei
地獣星 ("Étoile terrestre de l'Animal") dans le roman mais pour des raisons propres à Kurumada, le Spectre se déclare relever de la Ten-Jû-Sei 天獣星. Ce changement de "terrestre" à "céleste" s'explique par le fait que Kurumada a désigné tous les Spectres combattant dans le Meikai par des étoiles célestes. Alors pourquoi n'a-t-il pas choisi une des 32 étoiles célestes du roman ? Tout simplement parce que celle-ci se révélait toute choisie pour celui qui développe son attention envers les animaux à travers Cerbère !

Bien que cela ne soit nullement précisé dans le roman, Huang-fu Duan 皇甫端, surnommé Moustache Pourpre 紫髯伯, est sans doute originaire d'Asie Centrale, comme en témoignent sa longue barbe touffue aux poils clairs qui étonne les Chinois, ses yeux verts... et sa connaissance des chevaux qui en fait un vétérinaire admiré. Il est le dernier à rejoindre les braves des Marais du Liangshan, celui dont l'arrivée permet de clore la liste des astres terrestres. Introduit par son ami Zhang Qing à la troupe des 108 héros, à la fin du roman, il n'aura pas l'occasion de réaliser d'exploits.

 

Sa nationalité
Notre Spectre vient d'Égypte, évidemment. Kurumada ne nous précise toutefois pas quelle est la région précise dont il provient.
De plus, on peut noter la référence au temple d'Abou Simbel dans la conception de la Deuxième Prison, gardée par Pharaoh.

Ses attaques

  バランスオブカース : Balance of Curse ("la balance de la malédiction")
Le Spectre joue de sombres accords empreints de noirceur pour déployer son attaque. La victime perd alors le contrôle de son corps : son corps s'appesantit, les sons de la harpe s'amplifient dans ses oreilles au fur et
à mesure que la mélodie mortelle s'égrène... Elle est alors sous l'emprise de la Malédiction du Pharaon : la cérémonie de la psychostasie (pesée des âmes) peut commencer !
A l'instar de ce qui est décrit dans le Livre des Morts, le coeur du prévenu est déposé sur l'un des plateaux de la Balance de la Justice, l'autre plateau étant occupé par une plume de la déesse Mâat, afin d'évaluer le poids des pêchés, le tout étant consigné par écrit par Thot.
Si le coeur n'est pas plus lourd que la plume, le défunt est sauvé et a droit aux jardins d'Ialou ;
dans le cas contraire, son coeur est dévoré par le monstre Ammut (ou Babaï), ce qui condamnera son âme à errer dans la détresse pour l'éternité.
  ッス・イン・ザ・ダークネス : Kiss in the Darkness ("un baiser dans le noir")
Une des nombreuses attaques de Spectres que Kurumada s'est contenté de lister sans les mettre en scène. A noter qu'il s'agit du titre d'une chanson du groupe de JPop Flying Kids. Est-ce là la référence choisie par l'auteur ?

Autres Détails
Âge : 18 ans
Taille : 178 cm
Poids : 69 kg
Date de naissance : 19 novembre (Scorpion)
Groupe sanguin : O

Interprétation
Dans la version originale, le personnage de Pharaoh est interprété par le seiyû SUWABE Junichi (諏訪部 順一).
Né le 29 mars 1970 à Tokyo, ce jeune homme accumule déjà un joli palmarès : il est Fûma Monô dans X, Greed dans Full Metal Alchimist, Sting Oakley dans Mobile Suit Gundam Seed Destiny, on le retouve également dans Great Teacher Onizuka, Prince of Tennis..., une vraie star, quoi ! Il est également le narrateur du radio drama Saint Seiya Ôgon Jûni kyû-hen, retraçant le parcours des Bronze Saints à travers les 12 Maisons. Vous pouvez le retrouver sur ses pages dédiées :
http://www.haikyo.or.jp/PROFILE/man/11470.html
http://homepage.mac.com/jsuwabe/Menu3.html

NB : Les vectorisations/colorisations sur cette page sont l'oeuvre du fanartiste Poséidon/Trident. Elles sont utilisées avec son accord.
Merci de respecter son travail en demandant au préalable son accord et en le créditant si vous voulez reprendre ses oeuvres.


Le Sanctuaire de Prométhée, Laïd Seghir (2007)